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Les dix Paramitas

 

 

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Le terme sanscrit "paramita" a le sens de « être passé de l'autre côté » ou « aller au-delà ». Il est traduit généralement par "perfection". Personnellement je propose "excellence" [1] .

 

La pratique des dix paramitas, à laquelle s'engage le Bodhisattva, consiste à atteindre l’excellence : 1- de six vertus et 2- de quatre aptitudes, en y associant la Vue de la vacuité.

 

1- Les six vertus sont : générosité (sct. dana), éthique (sct. sila), patience (sct. ksanti), enthousiasme (sct. virya), enstase (sct. dhyana) et sagesse (sct. prajna).

 

La pratique d’une vertu sans sagesse reste entachée de discrimination et d’imputation et leurs conséquences karmiques se limitent à établir des conditions favorables pour soi-même dans nos prochaines existences. Par contre, en réussissant à joindre la Vue de la vacuité avec la pratique d’une vertu nous obtenons l’excellence (paramita) de cette vertu et gagnons en sagesse dans cette vie même au profit d’autrui et de soi-même.

 

2- Les quatre aptitudes sont : habileté dans la méthode [2] (sct. upaya kusala, tib. tab khé), aspiration sûre (sct. pranidhana, tib. meun lam), le contrôle (sct. bala, tib. tobs) et sagesse primordiale (sct. jñana, tib. yéshé). En joignant la Vue de la vacuité à chacune des aptitudes nous obtenons l’union de la prajna (tib. shérab) et de jnana (tib. yéshé) c’est-à-dire de la sagesse acquise et de la sagesse innée. Les dix p?ramit?s nous font ainsi progresser sur les cinq Chemins et les dix Terres du Bodhisattva.

 

 

Les cinq premières paramitas consiste à joindre la sagesse à la méthode. La sixième Paramita consiste à joindre la sagesse à la sagesse (prajna-paramita) ce qui amènera principalement à ne pas réifier le concept de vacuité. Les trois paramitas suivantes permettent à la sagesse de devenir la méthode elle-même. La dixième paramitas est l’éveil à la science "base toute" (sct. alaya jnana).

La paramita de prajna a pour objet prioritaire la vacuité de la vacuité. Elle s'acquiert par la conjonction (sct. yuganaddha) de dhyana et vipassana.

 

Habileté dans la méthode :

L’habileté dans la méthode est l'alliance du talent et de l'assurance. L’excellence de l’habileté œuvre dans l'espace de l'improvisation et de l'opportunité parce que la priorité est de s’émanciper de toute illusion. Il n’y a pas de méthode en soi qui éveille mais quand tout devient l’opportunité de stimuler la sagesse de la vacuité, tout est méthode.

Aspiration :

Généralement traduit par "souhait", je préfère traduire "meun lam" par "aspiration".  L’aspiration (tib. meun) est confirmée et s'intègre dans le chemin (tib. lam) du Bodhisattva. Dans l’excellence de l’aspiration, toute action est spontanément conforme à la nature éveillé de l'esprit (sct. Bodhicitta) et donc sûre de ces intentions.

Contrôle :

Peut être traduit également par "force". Avec le "contrôle", analyse et discernement (cf. trois entraînements) sont parfaitement intégrés. Dans l’excellence du "contrôle" il n'y a pas le moindre souci d'infaillibilité parce qu'on est dans l'assurance de ses aspirations et motivations. Maîtrise veut maintenant dire spontanéité.

Sagesse primordiale :

Ces trois paramitas (habileté,  aspiration et contrôle) sont la contribution active de la prajna-paramita pour réaliser la sagesse primordiale.

Prajna est la sagesse acquise et jnana est la sagesse innée. Réaliser leur co-émergence dans leur excellence respective, c'est permettre la science "base toute" de déployer les cinq Intelligences en toute l’activité phénoménale de l’esprit pour le bienfait de soi-même et d’autrui.

 



[1] Extraire (ex) ce qui est caché (celer).

[2] ici, il s’agit de l’up?ya du chemin.